Communiqués de presse, Communiqués aux adhérents
1er mai : toutes et tous à la fenêtre pour sauver l’information
Une bien étrange Fête du travail. Comme des millions de citoyens, les journalistes ne pourront pas manifester dans la rue ce 1er mai 2020. Malgré le confinement et la situation particulière et inédite que nous traversons toutes et tous, les droits et les libertés reculent : impossible de défiler dans la rue cette année.
En France, le droit du travail a été abîmé, dégradé depuis des années par des lois, des ordonnances et des décrets. La situation d’état d’urgence sanitaire, instituée par la pandémie de coronavirus, amplifie encore la casse sociale. Le gouvernement multiplie les mesures d'exception sans jamais en indiquer l'échéance, mesures qui risquent donc de s'installer durablement dans le paysage social, et ce au delà du "retour à la normale". Ces lois, ordonnances et décrets permettent aux employeurs toutes les audaces contre les droits des salariés. Or, ce n’est pas aux salariés de payer les lourdes factures de cette épidémie.
Les journalistes, eux aussi, ont également dû s’adapter à la situation - télétravail pour certains, chômage partiel pour d’autres – alors que le grand public n’aura jamais été aussi avide d’informations indépendantes, vérifiées et pluralistes.
Quant aux journalistes rémunérés à la pige, ils ont failli être sacrifiés au prétexte de la baisse d'activité. C’était faire peu de cas de la vigilance et la mobilisation des syndicats de journalistes qui ont œuvré pour protéger les droits de tous les journalistes, y compris ceux rémunérés à la pige, avec des critères d’indemnisation clairs dans le décret publié le 17 avril. Pour autant, certains employeurs ne jouent pas le jeu et contournent encore ce décret en n’appliquant pas le chômage partiel aux pigistes. Le SNJ veillera à ce que personne ne reste au bord du chemin.
Si le secteur des médias aura pleinement montré son utilité depuis le début du confinement, des titres de presse sont pourtant menacés de disparaître ou en liquidation (Paris-Normandie, le Groupe Bernard-Tapie). Or, le pluralisme et les médias sont essentiels en démocratie. C’est pourquoi le SNJ appelle les pouvoirs publics à soutenir et sauver si nécessaire l’information en France. Un plan d’aide d’urgence doit être mis en place, sans se contenter d'être un chèque supplémentaire d'aide à la presse, distribué sans aucune contrepartie sociale ou déontologique.
Membre fondateur de l’Union syndicale Solidaires, le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, appelle à être imaginatif, créatif, en multipliant banderoles, casseroles, chants, slogans, pancartes, et en manifestant aux fenêtres. Ce 1er mai 2020 doit servir de point de départ au jour d’après, pour plus de justice sociale, pour une information de qualité, indépendante, complète et pluraliste.
Vive le syndicalisme, vive la liberté de la presse !
Thèmes : Interprofessionnel
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