Six heures pour l’exemple
L’arrêt de travail spontané des journalistes le vendredi 12 juillet a entraîné la non-parution des éditions du samedi 13 juillet. La direction s’apprête à retenir 6 heures sur le salaire de juin.
Les élus et représentants SNJ assumeront. Nous assumerons, comme tous les autres journalistes grévistes qui se déclareront, toutes les conséquences de ce mouvement auquel nous nous sommes associés.
Cet arrêt de travail a été motivé par une triple préoccupation :
- l’expression de l’inquiétude des journalistes sur la pérennité des emplois à la rédaction (en 2014, Safa associé à Rossel prévoyait cent suppressions de poste chez les journalistes) ;
- les craintes sur l'indépendance éditoriale ;
- et plus largement l'instabilité liée aux risques financiers pour l'entreprise d'une procédure dont le groupe Nice-Matin, déjà en sauvegarde, pourrait ne pas se relever, avec la casse sociale que cela engendrerait nécessairement.
Nous assumons.
- Assumer un mouvement débuté après 19h30, dont le coût se traduirait par une retenue de salaire de 6 heures, nous permet aussi de rappeler à la direction qu’elle reconnaît explicitement le dépassement du temps de travail et les amplitudes horaires démesurées à la rédaction, alors même qu’elles ont été l’argument de base pour “sucrer” 10 jours de RTT aux journalistes.
- Assumer nous permet aussi, M. le président, de vous rappeler le “deux poids deux mesures” appliqué dans cette entreprise, alors que les responsables des menaces, des agressions verbales et des intimidations physiques du 12 juillet n’ont pas été sanctionnés.
- Assumer, c’est aussi vous rappeler que chaque mois, la rédaction fait cadeau à l’entreprise de nombreuses heures de travail, non reconnues, non rémunérées.
A la direction, à présent, d’assumer l’indécence de sa volonté, elle qui, à la tête de cette entreprise depuis presque cinq ans, n’a jamais investi dans la rédaction, laissant des équipes travailler dans des conditions proches de l’insalubrité, coupant sans vergogne les acquis des journalistes quand, dans le même temps, elle s’est largement augmentée de 23 % !
Retenir 6 heures de salaire pour un mouvement débuté après 19h30 : cette décision ne nous paraît pas en mesure de “panser” la fracture avec la rédaction, ni même d’ouvrir la voie de la “réconciliation”. Bien au contraire…