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Communiqués des sections
Section SNJ Ile-de-France

Avec nous, prenez part à L'Humanité !


Comme tous les outils de l’émancipation, la presse écrite est aujourd’hui en grave péril. Elle est engloutie par l’ordre publicitaire néo-libéral qui désincarne, nous sépare des autres et de nous-mêmes, nous place dans une immédiateté sans passé ni futur, sans causes ni conséquences, coupés du monde et de l’histoire. Les oligopoles de l’Internet (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) s’acharnent à donner la priorité à la diversion, à coloniser nos rêves, intimes et collectifs. En France, la concentration dans le secteur des médias, aux mains des Arnault, Bolloré, Dassault, Lagardère, Pigasse, Niel ou Pinault, n’a jamais été aussi forte. Les profits des uns et des autres disparaissent dans l’éther des paradis fiscaux, et c’est l’espace de l’intérêt général, de la création, des utopies et de l’imagination qui se restreint chaque jour un peu plus.

Fondé en 1904 par Jean Jaurès, l’Humanité est une exception absolue dans ce paysage. Propriété de ses lecteurs et de ses lectrices, de ses ami-e-s et de ses salarié-e-s, il est, avec La Croix, le seul quotidien français totalement indépendant des puissances d’argent. Il demeure, à l’échelle de la francophonie, de l’Europe, voire du monde, l’un des derniers journaux à garder pour boussole les idéaux d’égalité, de sororité et de fraternité, de transformation sociale, d’émancipation collective, d’approfondissement démocratique, de paix entre les peuples, etc. Le quotidien l’Humanité et l’hebdomadaire l’Humanité Dimanche traitent de l’actualité en renversant les tables de la loi néo-libérale, en démontant les stratagèmes des puissants et les rouages du capitalisme, en rendant, enfin, justice à celles et ceux qui luttent pour un monde meilleur, ouvrant largement ses colonnes à des figures invisibles, toujours cantonnées au second plan ailleurs, et à une parole populaire, étouffée trop souvent par le brouhaha des dominants. Comme chacun sait, nos journaux organisent encore la Fête de l’Humanité chaque année en septembre qui reste le plus grand rassemblement progressiste de toute l’Europe.

Mais cette précieuse exception est aujourd’hui gravement menacée. Avec le placement de la société éditrice de l’Humanité en redressement judiciaire début février, nous ne disposons que de quelques semaines pour inventer ensemble un modèle économique et éditorial qui permettrait de préserver le journal et tous ses titres, puis de les renforcer dans la durée. En cas d’échec, nous risquons de perdre le contrôle sur l’avenir de nos journaux qui sera alors être dicté par des logiques purement comptables, avec une réduction drastique de leur envergure, un sévère étiolement de leurs ambitions, et des suppressions massives d’emplois…

Nous connaissons nos faiblesses : nous ne sommes adossés à aucun groupe industriel ou financier qui pourrait recapitaliser nos journaux, et nous suscitons, de ce fait, la convoitise de certains magnats désireux de les ajouter à l’escarcelle de leurs marques ou en démanteler les orientations éditoriales. Mais cette faiblesse est aussi une force, en quelque sorte : nous ne pouvons compter que sur nos lectrices et nos lecteurs, sur nos amis et sur nos soutiens attachés au pluralisme, et ils répondent aujourd’hui présents, avec une générosité et une détermination qui ne manquent jamais de nous surprendre et, disons-le, de nous émouvoir.

Il y a mille manière de prendre part à la lutte actuelle, tous les gestes de soutien à l’Humanité sont bons et utiles : témoignages individuels et appels collectifs, organisation de débats et d’événements autour de nos journaux, participation à la souscription qui permet d’abonder la trésorerie de l’entreprise pendant la procédure de redressement judiciaire, etc.

Dans le contexte actuel, la prise d’abonnements papier et web au quotidien et à l’Humanité dimanche est particulièrement déterminante car elle permet d’élargir immédiatement notre assise de lectrices et de lecteurs, en les associant dans la durée à la vie et à la réalisation de nos titres. En la matière, les premiers résultats depuis quelques semaines sont extrêmement encourageants et ils peuvent encore s’amplifier avec une mobilisation générale où chacun-e prend ses responsabilités, en s’abonnant dans la durée et en faisant s’abonner autour de soi, dans son syndicat, son association, sur son lieu de travail, mais également dans les institutions publiques comme les bibliothèques, etc.

Parce que nous devons constituer un front toujours plus large mettant l’Humanité sous protection citoyenne, nous voyons le statut d’entreprise solidaire de presse - que nous avons adopté depuis 2016 - comme un élément important du sauvetage et du développement de tous nos titres : il permet des apports défiscalisés à hauteur de 50 % (jusqu’à 10.000 euros par an pour les contribuables soumis à une imposition commune), reconstituant directement, via une société d’« actionnaires » individuels, le capital de l’Humanité. Pour les organisations, les entreprises, les associations et toutes les personnes morales, des possibilités d’apports en capitaux, défiscalisés eux aussi, existent également, à travers un fonds de dotation dédié dont le journal vient d’achever la mise en place.

En complément des dons et de la souscription qui permettent à tout le monde de participer selon ses moyens, ces deux mécanismes, influencés par les principes de l’économie sociale et solidaire, permettent de mieux associer à la vie et au sort de l’Humanité tous nos soutiens, quelles que soient leurs contributions. Il est en effet vital, pour nous, de nouer des relations bien plus étroites à l’avenir avec nos lectrices, nos lecteurs, toutes celles et ceux qui ont besoin de nos journaux… L’Humanité, c’est nous !

C’est à portée de mains, nous en sommes convaincu-e-s. Et cela changerait radicalement la donne ! Imaginons, par exemple, que nous trouvions tous ensemble 500 contributeurs, apportant en moyenne 5.000 euros chacun, par le biais de l’entreprise solidaire de presse ou du fonds de dotation : à côté de l’amélioration et d’économies sur nos fonctionnements, et de la campagne en cours autour des abonnements, le plan de redressement de l’Humanité pourrait, avec ces 2,5 millions d’euros, s’engager sous les meilleurs auspices !

Aussi, artistes, intellectuels, sportifs, professionnels de divers secteurs, militants syndicaux, associatifs et politiques, nous vous invitons à participer, en urgence, à la phase exploratoire de cette recapitalisation citoyenne. Relayez cet appel autour de vous. Si vous le voulez et si vous le pouvez, n’hésitez pas à manifester, auprès de nous, votre intention, à titre individuel ou collectif, de prendre part(s) aujourd’hui et demain à l’Humanité. Sans attendre que tous les détails techniques soient définitivement réglés - nous les communiquerons au fur et à mesure -, les lettres d’intention (voir le modèle ci-après) et les réponses positives seront rassemblées et présentées aux instances compétentes de l’Humanité ainsi qu’aux administrateurs judiciaires désignés par le tribunal de commerce.

L’Humanité n’est pas qu’un monument en péril du patrimoine de la presse française, voire mondiale; c’est, pour toutes et tous, un bien commun au présent et pour l’avenir. Notre puissance et notre mobilisation collectives peuvent faire la différence. Prouvons-le sans plus tarder, tous ensemble !

Téléchargez la lettre d'intention.

 

 

Paris, le 21 Mars 2019

Thèmes : Presse écrite

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