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Communiqués de presse

Un président ne devrait pas être un opposant à la liberté de la presse

Des journalistes empêchés de travailler à La Réunion


Des journalistes du Journal de la Réunion non-accrédités en réponse à un édito qui déplaît à la Présidence de la République.
Des journalistes seulement autorisés à poser les questions soufflées par l'équipe de communication d'Emmanuel Macron.
Des journalistes accompagnés aux toilettes pour qu'ils restent dans le secteur dans lequel ils étaient parqués.

Ces scènes de censure, que l'on imagine en Syrie ou en Corée du Nord, se sont déroulées en France, sur l'ile de La Réunion, cette semaine. Elles ont eu lieu à l’occasion de la visite du Président de la République, Emmanuel Macron.

Alors que le Président de la République avait annoncé l'arrivée d'un « nouveau monde », c'est l'inverse que les médias vivent sur le terrain. La volonté de la Présidence de tenir le stylo, le micro et les caméras des journalistes est de plus en plus flagrante.

Face à cette volonté de tout maîtriser, l'équipe du Journal de l’Ile de la Réunion (JIR) a fait preuve de résistance en publiant, vendredi 25 octobre, une page blanche. A l'origine, cette place avait été réservée pour le compte-rendu de la visite d'Emmanuel Macron dans le quartier des Camélias à Saint-Denis. Non-accrédités, les deux journalistes n'ont pas pu suivre la visite. Une décision prise par l'équipe d'Emmanuel Macron après un article paru la veille et un titre en Une : « Pour l’instant, c’est du vent ».

La rédaction d'Imaz Press Réunion s’est également fendue d’une lettre ouverte à l’attention du Président Macron dans laquelle ses journalistes font part de leur « mauvaise humeur ».

Le Syndicat national des journalistes (SNJ), première organisation de la profession, salue la décision de la rédaction du JIR et lui apporte tout son soutien, ainsi qu’aux journalistes d'Imaz Press Réunion. Le SNJ condamne cette volonté affichée de nuire à la liberté d’informer et d’être informé. Le SNJ appelle les confrères et les consoeurs à faire leur travail en toute indépendance, sans tomber dans le piège des opérations de communication ou de marketing.

Contrairement à ce qu'affirme Emmanuel Macron -« il n'est pas nécessaire d'être accrédité pour informer »-, la présence sur le terrain des journalistes est indispensable à une information de qualité et objective. Un président ne devrait pas dire cela. Un président ne devrait pas être un opposant à la liberté de la presse.

 

Paris le 26 Octobre 2019

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