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L'Equipe

Une stratégie en toc


L'intersyndicale SNJ - SNJ-CGT - UFICT-CGT - SGLCE-CGT de l'Equipe.

C'était cousu de fil blanc. Comme à son habitude, le Groupe Amaury a frappé très fort pour commencer, avant d'adoucir un peu le ton : plus de délai au 30 juin et aucune référence à un PSE supprimant une centaine de postes dans le communiqué du directeur général de l’UES L’Équipe. « Il n’est pas question de supprimer des postes et les efforts demandés aux salariés seront temporaires », a même déclaré le directeur de la communication à La Croix mercredi. La méthode a quelque peu différé cette fois mais la trame du scénario reste la même : intimider les salariés en laissant filtrer des mesures catastrophiques, puis se poser en décideurs raisonnables et soucieux de « préserver les emplois ».

Or les élus ont bien compris la stratégie de la direction. Faire circuler des projections de plans de suppression d'une centaine d'emplois avant de proposer des coupes quelque peu plus modestes, c'est malheureusement un grand classique dans l'histoire de la société L'Équipe. Les réductions de salaire qui seront soumises lundi par la direction aux délégués syndicaux seraient moins importantes qu'annoncé ? La diminution de jours de RTT un peu moins brutale ? Cela n’en reste pas moins un coup de force au timing particulièrement choquant, alors que les salariés, sous le contrecoup de la pandémie, ont une nouvelle fois démontré leur implication, même en télétravail. Ils sont à présent sommés de retourner chacun à leur tour au siège avec une multitude de questions en tête sur ce que leur réserve la direction ?

Quelle que soit la casse sociale envisagée, la perspective n'en reste pas moins scandaleuse, alors que des salariés sont en activité partielle, alors que l'entreprise n'a pas demandé de prêt garanti par l'État et surtout alors que la reprise à plein de l'activité sportive à partir d'août pourrait bien compenser les pertes liées à son arrêt dû à la pandémie. Lors du CSE du 28 mai, la direction a signalé que ces pertes avoisineraient 15 millions d’euros, et 20 dans le pire des cas (on est bien loin des estimations plus pessimistes annoncées en plein confinement !). Dans un groupe qui dispose d'une trésorerie de plusieurs centaines de millions de d'euros, on comprendra que l'urgence à effectuer des coupes claires dans les effectifs est toute relative.

La seule urgence qui se conçoit du point de vue du groupe est de profiter d’un effet d’aubaine, juste à la sortie de la crise sanitaire, au moment où l’activité n’est pas encore repartie, pour mettre la pression sur les salariés. Ces méthodes ne passent pas, et le nombre de messages reçus par l’ensemble des élus depuis dimanche sont le signe que les salariés de l’UES L’Équipe ne voudront pas subir cette gifle sans réagir. D’ici lundi – date de la première réunion de négociation – vos représentants vont réfléchir aux moyens d'informer l'ensemble des salariés et de recueillir leurs avis. Une certitude, les discussions ne se feront pas dans votre dos. Et il faudra bien que la direction l’entende et respecte enfin ses salariés, qui constituent sa véritable richesse.
 

Paris, le 04 Juin 2020

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