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Section SNJ Provence

La rédaction de La Provence vote une motion de défiance contre la direction


La rédaction de La Provence vient de voter à une large majorité une motion de défiance contre la direction générale du journal. Au terme d’une semaine de consultation, plus des deux tiers des journalistes en CDI de La Provence (124 sur 182, soit 68,13%) ont signé le texte proposé le jeudi 29 octobre par le SNJ. En outre, des journalistes précaires - en CDD - ainsi que d’autres personnels de l’entreprise se sont également associés à cette motion et nous les en remercions.

Il s’agit d’un message clair adressé à la direction de La Provence, après l’annonce brutale et sans concertation du licenciement collectif pour motif économique de quatre journalistes. Les journalistes déplorent aussi l’absence de plan de réorganisation de la rédaction pour pallier le départ de quatre de ses principaux cadres et de garanties sur une gestion humaine des salariés du groupe La Provence dans les mois à venir. Ces méthodes de gouvernance, comme le précise la motion, dénigrent le personnel et font fi du dialogue social. Le contexte économique extrêmement difficile pour l’entreprise nécessite une forte cohésion en interne, alors que les plus grandes incertitudes pèsent sur l’avenir avec la mise en liquidation de notre actionnaire majoritaire, Groupe Bernard Tapie.

Remettre la rédaction, et surtout l’information, au centre du projet, tout en renouant la discussion avec les partenaires sociaux, voilà la priorité et l'urgence.


Pour rappel, voici le texte de la motion soumise au vote des journalistes de La Provence.
 

Crise de confiance à La Provence

Le 22 octobre 2020, la direction de La Provence a fait savoir en CSE qu'elle allait se séparer, dans le cadre d'un plan de licenciement collectif pour motif économique, de neuf personnes parmi lesquelles quatre journalistes. Sans que cela soit, pour ces derniers, sur la base du volontariat. Neuf salariés sont également touchés à Eurosud.

Tandis que les élus au CSE sont tenus à la confidentialité, des médias ont publié dès le lendemain qu'il s'agissait de quatre cadres de la rédaction en chef. Aucun démenti n'a été fait par la direction, et la rumeur ne fait qu'enfler depuis.

Le 17 septembre, en CSE, il était question de "restructuration et compression des effectifs". Cette annonce s'est traduite, depuis, par quatre licenciements secs pour la rédaction, une fois encore au mépris du dialogue social. Ceci, sans que le SNJ, son syndicat majoritaire, ne puisse formuler la moindre proposition en l'absence de la réorganisation promise.

De nombreux collègues de la rédaction, et au sein de l'entreprise, ont dit être choqués, abasourdis par cette procédure inhumaine, abjecte et brutale. La Provence, historiquement, n'a jamais usé de ces méthodes. Ces agissements ne sont pas La Provence. La direction argue de la désorganisation du pôle décisionnel de la rédaction, qu'elle a elle-même mis en place, pour virer aujourd'hui ces quatre cadres. Elle invoque le motif économique, mais si La Provence en est là, à qui la faute ? Depuis plus de trois ans, la direction se cantonne à un renforcement des politiques de communication (avec les Hubs notamment) et de l'événementiel (les salons). On attend toujours un véritable plan de développement et de stratégie éditoriale, maintes fois réclamé.

Or, nous n'avons vu que des suppressions de supports: "Gens du Sud", fini. "Tout Sport", fini."A Table", fini. "En Balade", fini. "Fémina", fini... En termes de ventes, d'abonnements, de distribution, quels ont été les objectifs pour relancer ce qui est au coeur de notre métier ? Quid d'une politique numérique rentable, intelligente et fédératrice qui nous aurait peut-être renforcés en cette période de confinement ?

L'an dernier déjà, à la même époque, La Provence s'illustrait. Pour la première fois de son histoire, aucune augmentation n'avait été accordée aux salariés, alors que ça martelait à qui mieux mieux que les chiffres étaient bons. Tristement historique. En 2020, dans le contexte que l'on connaît, une nouvelle jurisprudence est en train de s'écrire. Licencier simultanément quatre cadres dans une rédaction. Historique une nouvelle fois. Aujourd'hui nous voulons dire notre désaccord avec ces méthodes de gouvernance qui dénigrent les personnels et font fi du dialogue social. Il est impératif qu'un plan de réorganisation accompagne ces licenciements. Concerté, rationnel, et efficace.

Contrairement aux dénégations évasives de la direction, nous redoutons une 2e vague de départs dans les mois qui viennent, a fortiori si la direction s'entête dans cette stratégie de l'échec conduite par une seule vision à court terme. Si des départs doivent être de nouveau envisagés, nous exigerons qu'ils ne s'appuient que sur du volontariat.

Pour tous ces motifs, les signataires de ce texte adressent une motion de défiance à la direction.
 

Marseille, le 05 Novembre 2020

Thèmes : Licenciement

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