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La commission de la carte

Attaques contre la Commission de la carte

Extrait de SNJ Info n°95, mai-juin 2006

Voilà déjà six ans que la Commission, en plus de sa difficile mission, doit faire face à une véritable guerre judiciaire de la part de la CGT. En effet, celle-ci est allée demander aux tribunaux l’annulation des résultats des élections, d’abord celles de 2000 puis celles de 2003. Sur quelles bases ? La confédération demande que les journalistes honoraires (c’est-à-dire les retraités) soient éliminés du corps électoral, et donc qu’ils ne puissent pas voter aux élections triennales.

Pourquoi cette animosité à l’égard des retraités (lesquels ne représentent que moins de 10 % des cartes) ? Officiellement, en raison des risques de fraudes. Une assertion qui ne repose sur aucune démonstration. Mais, officieusement, le motif est bien plus terre-à-terre : les honoraires sont soupçonnés par la CGT de voter davantage pour le SNJ. Rien ne démontre cette suspicion, et pour cause : il n’existe aucun décompte par catégories, quelles qu’elles soient, des voix recueillies par les uns ou par les autres. D’ailleurs, entre parenthèses, chacun peut constater que lors des manifestations interprofessionnelles de la CGT, les retraités ne semblent pas les moins mobilisés…

Plus sérieusement, les procédures judiciaires engagées par la CGT sont longues et coûteuses aussi pour la Commission. Ce qui n’est pas sans conséquence pour les demandeurs de la carte, car c’est autant qui est prélevé sur le temps, l’énergie et l’argent (les droits de dossiers, seul revenu de la Commission) consacrés au traitement des dossiers – de surcroît, dans sa procédure de 2003, la CGT demandait 2 500 euros à la Commission et au ministère de la Culture et de la Communication…

Heureusement, les recours cégétistes ont à chaque fois été rejetés par les tribunaux (faute de quoi il aurait fallu refaire les élections, en cours de mandat). Mais cela ne semble pas décourager la CGT.

Cette attitude a de quoi intriguer. Sur le plan électoral, les scores de la CGT aux élections à la « carte » ont très sensiblement progressé entre 2000 et 2003, lui permettant de passer d’1 à 2 sièges (sur 8) en commission de première instance, et de devenir le deuxième syndicat de la profession. Les électeurs ne sont-ils pas fondés à se demander pourquoi voter CGT si cette organisation s’applique à contester en justice le résultat d’élections qui la font progresser ?

Plus fondamentalement, alors que les droits des journalistes n’ont jamais été aussi menacés par les offensives patronales, pourquoi la CGT prend-elle le parti d’affaiblir les acquis, à travers l’institution phare de la profession ? N’y a-t-il pas des batailles plus importantes à mener dans l’intérêt des journalistes ?


Lire aussi Le recours de la CGT rejeté.

le 01 Mai 2006

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