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Communiqués des sections, Déontologie
Section SNJ Ile-de-France

Le Parisien

Après l'édito du 18 novembre : message aux lecteurs et internautes


Communiqué intersyndical (SGJ-FO, SNJ, SNJ-CGT, SGLCE, SNPEP-FO, Solidaires Médias IdF) et de la SDJ du Parisien/Aujourd’hui-en-France.



Vous avez été très nombreux, ce matin, à vous émouvoir de la chute de l’édito de ce mercredi dans le Parisien/Aujourd’hui-en-France. Cet éditorial, en appui d’un dossier consacré aux difficultés économiques des restaurants, se concluait ainsi : « Il ne faudrait pas que le virus venu de Chine préfigure le règne des échoppes de cuisine chinoise à emporter. Demain, nous voulons encore manger avec des fourchettes, pas seulement avec des baguettes ».

Les réactions reçues par la SDJ et par les organisations syndicales, de la part de salarié(e)s du journal mais aussi de lecteurs et lectrices, ont été vives. De nombreux membres de la rédaction se sont dit très choqués par une formulation aux relents sinophobes.

La SDJ et les organisations syndicales ont, en commun, sollicité le directeur des rédactions du Parisien/Aujourd’hui-en-France, Jean-Michel Salvator, qui les a reçus en visioconférence dans l’après-midi. « J’enregistre que cette chute a pu choquer certains mais je ne suis pas du tout de votre avis, a indiqué Jean-Michel Salvator, qui n’est pas l’auteur de ce texte. J’ai pris cette chute pour une pirouette, un trait d’humour, et non comme une prise de position politique, encore moins comme une réflexion populiste, raciste ou xénophobe. C’est un malentendu et on ne peut pas nous suspecter de ne pas partager les mêmes valeurs ».

La SDJ et les organisations syndicales ne font aucun procès d’intention. Mais nous constatons l’ampleur du malaise et de l’incompréhension suscités par cette chute. Jean-Michel Salvator a pris acte de cet émoi. « Si le texte a été reçu comme vous le soulignez, c’est qu’il y a une erreur, a-t-il confié. Mais il s’agit vraiment d’un malentendu. Je regrette que certains y aient vu une ambiguïté car il n’y en avait aucune ».

Dont acte.

Les organisations syndicales et la SDJ ont dès lors demandé au directeur des rédactions s’il entendait revenir dans le journal de demain sur cet épisode auprès de nos lecteurs, en fin d’édito, par exemple. Il a refusé. « Il ne faut pas en faire une affaire d’Etat, a plaidé Jean-Michel Salvator. Une réaction dans le journal serait très exagérée et la mention d’un correctif, démesurée. Car, je le répète, il n’y a aucune ambiguïté sur le fond ».

La SDJ et les organisations syndicales regrettent et condamnent cette absence de mise au point. Quand on blesse ou choque, même par maladresse, on s’excuse !

L’édito quotidien, contre lequel la rédaction s’est clairement exprimée lors de son apparition il y a quelques années, n’engage pas seulement son auteur ou son autrice mais aussi l’ensemble des journalistes et salariés de l’UES Le Parisien. Il doit être conforme aux valeurs sur lesquelles le journal s’appuie depuis sa création, et les défendre, en tous points et en toutes circonstances.

L’ensemble des organisations syndicales et la SDJ tiennent à se désolidariser publiquement de ces propos, qui n’ont pas leur place dans le journal, et compromettent bien malgré eux les journalistes de cette rédaction.
 

Paris, le 18 Novembre 2020

Thèmes : Éthique

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