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LE SYNDICAT

Les travaux du SNJ

Presse Nationale Quotidienne

La Tribune Desfossées (LVMH) : David Larbre

L’entreprise a mis en place un projet global de quotidien national (papier, web). La Tribune est le premier titre à se lancer sur ce terrain. Un des corollaires de ce projet est de chercher le lecteur pour le transformer en client.

Nouveau logiciel : Ils viennent de changer pour Eidos (proche de Hermès). Vendus comme des outils rédactionnels de mise en page, ces logiciels en fait permettent tout : bases de données, évolutions technologiques donnant la possibilité de les relier à tous les récepteurs. On peut envoyer l’info partout.

Nouvelle appréhension du lecteur : Le lecteur qui consulte le site est identifiable. Il y a en ce moment un basculement de la façon dont les annonceurs travaillent : avec le développement du web, ils ne s’intéressent plus aux chiffres de vente, mais aux chiffres d’audience, qui deviennent leur norme. (cf au Monde, au Figaro, etc. ; cf aussi le programme du congrès de la FNPF)

Nouvelle formule papier : Dans la nouvelle formule papier (depuis le lundi 20 novembre), on trouve des pages de consommation. Il est prévu 40 % de pages froides. Ceux qui la mettent en place seraient intéressés par la qualité visuelle plus que par l’info dans ces pages.

Ce qui intéresse l’annonceur, c’est "juste un point de vue" ; c’est, sur le net, le fait que la pub peut conduire immédiatement à l’achat en cliquant. On va chercher ainsi le lecteur individuellement - les annonceurs utilisent une interactivité directe cachée sous un vernis rédactionnel.

Cette possibilité menace d’emblée l’avenir du papier. La "macro", l’info la plus large de la Tribune, est réduite de moitié et se retrouve aujourd’hui à la fin du journal (l’annonceur est intéressé par la France)

Mobilité et nouvelle répartition des effectifs : La partie info est gratuite. Le lancement de la nouvelle formule papier a amené une augmentation de la production de l’information avec le même effectif.

Les journalistes dédiés au web sont passés de 3 à 10 par retrait de journalistes travaillant sur papier pour les faire passer sur le web. Avec ce système, on sort de leurs rubriques les journalistes du quotidien papier pour leur faire faire une info qu’ils ne maîtrisent pas avec des effectifs insuffisants. Il y a également un problème sur les métiers au niveau du SR.

Les méthodes de l’entreprise sont importées d’ailleurs (non presse). Mise en place de méthodes de gestion qui appartiennent à l’industrie. L’objectif passe par délocalisation, synergies, réduction des coûts. Ils formatent des supports de vente pour adapter des produits à une "offre lecteur" .

Il y a trois ans, survient une nouvelle direction qui n’est pas issue de la presse quotidienne : Direction du groupe et directeur général ne sont pas journalistes, le rédacteur en chef vient de la presse magazine. Il y a deux ans était fait un état des lieux. Il y a un an est entrepris un plan de réduction des coûts. (dans un journal, la fab représente au moins 60 % des coûts, la rédaction 20 %).

La volonté de "synergie" s"exprime dans un accord "historique" avec les ouvriers du livre. Au SR, on supprime dans la foulée pigistes et CDD, arrivant à une confusion des métiers. Réductions naturelles d’effectifs : préretraites à 50 ans avec 85 % du salaire.

En parallèle, mise en place d’un plan de modernisation, qui s’appuie sur le logiciel Eidos, clône d’Hermès qu’on trouve beaucoup dans la PQR.

Le plus important, à l’annonce de ce type de logiciel, est de se battre lors de la rédaction du cahier des charges - faute de quoi ce nouveau logiciel casse les frontières des métiers. Il permet à une seule personne de tout maîtriser, les titres et les articles étant coulés dans des formes.

A la Provence, grâce à ce logiciel, il n’y a plus de service "édition". La mise en place est automatique, même sur le web.

L’entreprise était déjà faible numériquement, et ces modifications n’ont pas donné lieu à des suppressions d’emploi. Il y a cependant une forte pression sur les salariés pour amener des départs (placardisations, etc.), et peu de remplacements, par des jeunes. ces pressions touchent particulièrement les élus : 3 des 6 membres du CE sont partis cette année.

Une nouvelle formule bimédia est en préparation : papier et fort développement du web, avec un journal en continu. Pour eux, le papier est condamné, mais reste encore rentable, reste le plus gros pourvoyeur de chiffre d’affaire. Des gens écrivent sur les deux supports.

Il existe un accord de droits d’auteur bien bordé, mais la direction fait savoir qu’elle va être obligée de le renégocier, car il est "trop" avantageux.

L’Equipe : Marc Panighi

Un site dédié, lequipe.fr, fonctionne depuis plusieurs années avec un succès réel et une rédaction dédiée mais au statut différent (société filiale) et moins intéressant pour les journalistes. Tourne sans doute à la limite des effectifs et avec une proportion de pigistes assez importante.

L’accord de droits d’auteur signé il y a plusieurs années est un accord minimum inadapté à la situation actuelle et au numérique. Un nouveau est en cours de négociation. Il était pratiquement finalisé depuis plusieurs mois.

Mais la direction veut maintenant y glisser des éléments d’organisation qui tendent vers le "plurimedia sauvage" et l’accroissement de la charge de travail de l’ensemble des rédacteurs. Les délégués, et surtout les DS, sont très circonspects. Rien n’est signé.

Face à cette situation il y a, grosso modo, trois types de réaction dans la rédaction : ceux qui attendent un argument financier et y seront sensibles, les attentistes absolus qui peuvent verser à tout moment pour l’une ou l’autre attitude, et les méfiants qui demandent une vraie négociation sur l’organisation et en font un préalable.

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