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LE SYNDICAT

Elections 2007 : le SNJ interpelle les politiques

Marie-George Buffet (PCF)

Réponses des candidats à l’Elysée

1 - La qualité de l’information

Chaque citoyen a le droit à une information honnête, complète, pluraliste et indépendante des pressions politiques, financières et commerciales. Acteurs de cette liberté, les médias, dans leur diversité d’expression, contribuent à préserver et renforcer la démocratie. La République française et ses représentants élus par le peuple sont les garants du respect de ses principes.

Permettez moi tout d’abord de vous dire que je partage totalement cette analyse sur la situation que subissent aujourd’hui les médias et les journalistes.

Plus que jamais, face aux phénomènes de concentrations, de dégradations de vos conditions de travail, d’atteintes au pluralisme, de destruction du service public, de remise en cause du devoir d’informer, il est indispensable d’en revenir aux préconisations du Conseil National de la Résistance et d’extirper les médias des puissances de l’argent.

Le Parti Communiste Français a adopté fin 2006 les propositions de son groupe de réflexion médias, composé de professionnels de l’information communistes et non communistes, intitulé « « Pour une appropriation populaire des médias » (consultable sur notre site).

Ce projet rappelle que « l’information est un élément du débat public constituant un bien commun dont le partage nécessite de la soustraire à la loi du marché ».

Question Etes-vous favorable à l’inscription de des principes dans la Constitution française ?

Oui je suis favorable à inscrire les principes que nous partageons dans la Constitution.

Il est bien évident que quelque soit le résultat de l’élection présidentielle, les Groupes parlementaires communistes à l’Assemblée et au Sénat déposeront des projets de lois en ce sens.

Nous proposons également d’ « inscrire le droit à l’information dans la Constitution » tant en ce qui concerne les « médias publics que privés ».

Ce droit « mentionnera les grands principes de propriété et de financent des médias. »

« L’Assemblée nationale établira et contrôlera le cahier des charges des médias publics et privés sur avis du Conseil Supérieur des médias que nous crééront. Il travaillera à l’élaboration de statuts des médias (audiovisuel, presse), publics, privés et associatifs en relation étroite avec les professionnels concernés. ».

Pour un statut de l’équipe rédactionnelle dans chaque média L’accélération des mouvements de capitaux dans les médias écrits et audiovisuels, privés ou publics (concentration, émiettement du capital, participations croisées, rachat par des fonds d’investissement) fragilisent l’indépendance des journalistes et la crédibilité des médias. La valse des responsables de rédaction au gré des changements de propriétaire en est la manifestation la plus visible, mais ce n’est pas la seule.

Il est donc nécessaire aujourd’hui de donner à l’équipe rédactionnelle un statut juridique lui permettant d’assurer sa mission d’information en affirmant un droit moral collectif, tout particulièrement si son indépendance vient à être gravement mise en cause par le comportement de l’actionnaire éditeur. Cette proposition ne vise aucunement à priver l’employeur des prérogatives et des responsabilités qui lui incombent en tant que directeur de la publication. Elle veut au contraire jouer un rôle de régulation en stabilisant et équilibrant les droits et devoirs de chacun.

En protégeant l’intégrité de l’équipe rédactionnelle et son identité éditoriale, c’est avant tout le public et son droit à une information complète, honnête et pluraliste que les mesures que nous demandons au législateur d’adopter entendent garantir.

Des exemples de dispositifs similaires fonctionnant de façon satisfaisante existent ailleurs en Europe, notamment en Belgique et en Italie.

Proposition de modification législative

L’ensemble des journalistes professionnels concourant à l’information du public au sein d’un titre de presse (écrite, audiovisuelle, électronique) constitue une équipe rédactionnelle. Cette équipe rédactionnelle est dotée de la personnalité juridique. Les modalités seront précisées par un décret en Conseil d’Etat. Quelle que soit la forme juridique de l’entreprise de média ainsi que la structure de son capital, l’équipe rédactionnelle est obligatoirement consultée sur les événements mettant en jeu l’identité éditoriale ou l’indépendance rédactionnelle de la publication, sans préjudice des consultations des instances représentatives du personnel prévues par ailleurs par le Code du travail. Le cas échéant, l’équipe rédactionnelle peut s’autosaisir de ces problèmes. Un journaliste ne peut être contraint à accepter un acte professionnel ou à diffuser des informations qui seraient contraires à la réalité des faits. Il ne peut être contraint à accepter un acte contraire à son intime conviction professionnelle.

De même, au niveau collectif,

1. L’équipe rédactionnelle est obligatoirement saisie par l’employeur lors de la nomination du responsable de la rédaction, quel que soit l’intitulé de sa fonction (directeur de l’information, directeur de la rédaction, rédacteur en chef). Celui-ci doit présenter son projet rédactionnel à l’équipe rédactionnelle qui peut s’opposer à sa nomination par un vote à bulletins secrets à la majorité qualifiée des deux tiers de ses membres.

2. Si la gravité de la situation l’exige, l’équipe rédactionnelle peut prendre l’initiative d’un scrutin visant à révoquer le responsable de la rédaction. Celle-ci est acquise à la majorité qualifiée des trois quarts des membres de l’équipe rédactionnelle.

Si, dans les cas qui viennent d’être énoncés, l’employeur passe outre à la décision de l’équipe rédactionnelle, les journalistes ont la faculté de partir dans les conditions prévues à l’article L. 761-7 du Code du travail. Un décret en Conseil d’Etat fixe les modalités du vote et garantit aux journalistes concernés le temps et les moyens nécessaires à l’exercice de ces droits qui sont imputés sur le temps de travail.

Les missions des journalistes doivent relever de leur entière responsabilité. Je suis favorable à la reconnaissance du statut de l’équipe rédactionnelle et prête à faire modifier la législation en ce sens. « Un statut légal sera donné aux sociétés de personnels et de journalistes ». Je suis favorable à un droit de veto des rédactions sur les nominations des rédacteurs en chef ou des Directeurs de l’information. Il faut également non seulement maintenir mais renforcer les dispositions du code du travail reconnaissant depuis 1935 une clause de conscience et de cession Il en va de l’indépendance des journalistes face aux changements éditoriaux liés aux ventes/achats de titres et aux bouleversements de ce fait des lignes éditoriales.

Déontologie : les chartes existent

Le SNJ constate que la déontologie des journalistes est de plus en plus malmenée dans la quasi totalité des médias. Les politiques rédactionnelles imposées par certains actionnaires, employeurs et les hiérarchies de certaines rédactions, affectent directement les contenus journalistiques, et mettent en cause le droit du public à une information honnête, complète, pluraliste, et indépendante des pressions politiques et commerciales. Le SNJ estime qu’il importe de replacer la déontologie au coeur de l’exercice du métier de journaliste, puisque celle-ci est à la base de la crédibilité de la profession. Pour ce faire, il est essentiel que les chartes nationales (SNJ, 1918- 1938) et internationale (Munich, 1971) soient annexées à la convention collective nationale de travail des journalistes. Cet impératif concerne principalement les employeurs, interlocuteurs privilégiés des pouvoirs publics. Les syndicats représentant les patrons de presse ont toujours fait obstacle à la demande légitime des journalistes. Or ces textes sont des éléments fondateurs de la profession, notamment en ce qu’ils renforcent l’indépendance des journalistes vis-à-vis des pressions extérieures, qu’elles soient politiques et commerciales, et contribuent donc à une meilleure information des citoyens de ce pays. Est-il normal que des aides à la presse continuent à être versées à des quotidiens et publications qui ne reconnaissent pas les principes essentiels de ces chartes ?

Questions

- Etes-vous favorable à la reconnaissance officielle des chartes, dont les textes sont joints ?
- Si oui, par quels moyens comptez-vous apporter votre soutien à cette démarche ?

Il est anormal que les aides à la presse continuent à être versées aux publications ne reconnaissant pas les Chartes de votre profession. C’est pourquoi je suis favorable à ce que les Chartes éthiques soient intégrées à la CCNTJ, comme elle l’est déjà dans l’Avenant audiovisuel. Les Groupes parlementaires communistes à l’Assemblée et au Sénat déposeront des projets de lois en ce sens.

2 - La presse écrite face aux concentrations

Questions

- Seriez-vous prêt(e) à un réexamen des dispositifs anti-concentration en vue d’interdire aux groupes bénéficiant de marchés publics la possession d’entreprises médiatiques ?
- Etes-vous d’accord pour la mise en place d’une instance de régulation des médias, pour la doter de moyens et d’un fonds d’aide aux entreprises de presse en difficulté ?
- Seriez-vous prêt(e) à une régulation des aides publiques à la presse en fonction des résultats de l’entreprise, de sa politique de l’emploi et du respect des acquis sociaux ?
- Au regard des quatre supports principaux de diffusion de l’information (écrit, radio, télévision, Internet), êtes-vous prêt(e) à demander au législateur (dans le cadre d’une loi anti-concentration) qu’il s’attache à ce qu’un même actionnaire ne puisse contrôler plus de deux supports sur une même zone géographique. Cette même loi devra prendre en compte à terme l’émergence de bases de données ouvertes vers de nouveaux moyens de diffusion de l’information (téléphones portables...).
- Etes-vous d’accord pour que la législation interdise toute destruction d’emploi dans le cadre d’opérations de rachat ou de concentration touchant des entreprises de presse aux résultats équilibrés ou excédentaires ?

Le pluralisme des médias est un « pilier fondamental de l’exercice de la citoyenneté. Il doit-être considéré comme un bien culturel au sens plein du terme. Le pluralisme doit-être considéré comme un droit ». Le « CSM veillera au respect du pluralisme » dans la « presse écrite quotidienne et magazine d’information générale ». Les « Cahiers des charges des entreprises publiques ou des entreprises privées délégataires de missions de service public prévoiront le respect du pluralisme (présentation contradictoire, diversification des éditorialistes...) ».

« Une loi anti-concentration sera votée dès le début de la mandature. » Elle aura pour but « d’interdire les situations de monopole national ou régional dans la presse, l’audiovisuel et l’édition aux grands groupes financiers, industriels et de services. » Les groupes industriels, financiers et de services qui vivent des commandes publiques ne pourront posséder des médias.

Les « dispositifs coopératifs mis en place à la Libération seront rénovés notamment par un soutien accru au réseau de distribution et de vente des journaux en particulier aux dépositaires de presse dont le rôle doit-être revalorisé . »

« Une loi de programmation financière pluriannuelle permettra de définir les investissements publics nécessaires. Les produits fiscaux seront redistribués ».

Un « fond de répartition géré par l’Etat et alimenté par un élargissement du prélèvement sur les recettes publicitaires (CA de 30 milliards d’euros en 2004) » aidera notamment « la presse écrite d’information (fond de modernisation de la presse, aide aux journaux disposant de faibles rentrées publicitaires), et les éditeurs indépendants ».

5% de taxation des recettes publicitaires représenterait 1,5 milliard d’euros.

Des « déductions fiscales seront accordées aux citoyens qui s’abonnent à des quotidiens ou qui participent à des souscriptions ».

« L’ensemble de ce processus se fera sous le contrôle du CSM ».

Les CE pourront imposer des moratoires suspendant les décisions controversées et pour faire des propositions alternatives. Les élus disposeront d’un droit de veto suspensif sur les licenciements collectifs. Les licenciements seront interdits pour les entreprises réalisant des profits.

3 - Le Service public de l’audiovisuel

Pour le SNJ, un Service public audiovisuel fort est l’une des conditions essentielles au pluralisme et à l’indépendance de l’information. Par «  fort », nous entendons en capacité de faire face à la concurrence du privé avec un financement accordé par l’État, pérenne, à la hauteur des missions confiées et avec un périmètre garanti. Cela signifie également un Service public indépendant du pouvoir politique et de toute pression commerciale.

Questions

- Vous engagez-vous à garantir le périmètre existant du Service public audiovisuel et à mettre en oeuvre des politiques visant à son développement ?
- Vous engagez-vous à garantir un financement pérenne et à la hauteur des missions confiées ?
- Dans ce cadre, êtes-vous favorable à des mesures visant à améliorer le rendement de la redevance et/ou à élargir son assiette aux nouveaux supports ?
- Êtes-vous favorable à l’instauration d’une nouvelle taxe sur la publicité dans les médias destinée à financer le développement du Service public ?
- Êtes-vous favorable au développement des programmes régionaux de France 3, et notamment l’accroissement des créneaux régionaux dévolus à l’information ? Quels sont vos engagements financiers en la matière ?
- Êtes-vous favorable à l’abolition des décrets « Tasca » et à la réintégration de la production dans les sociétés de service public ?
- Êtes-vous favorable à faire évoluer chaque conseil d’administration en véritable instance de décision avec un renforcement du poids des personnels et des usagers ?
- Êtes-vous prêt à engager une réforme du CSA : mode de nomination, renforcement du poids des usagers des Services publics, élargissement des missions aux nouveaux médias ?
- Vous engagez-vous au retour de France 24 dans le Service public ?

Il faut « soustraire le service public de la logique financière ». Il faut un « complet retournement de la tendance actuelle qui s’en remet toujours davantage au privé. La refondation d’un service public des médias passe par un réinvestissement public, par une véritable politique industrielle publique nationale soutenue par des organismes bancaires associés et une taxation élargie de la publicité, qui servira notamment à alimenter le pôle public des médias. « La Constitution mentionnera les grands principes de propriété et de financement des médias (audiovisuel et internet) » La réforme de la redevance » permettra d’ « augmenter son rendement en la modulant en fonction des revenus ». Le « fond de répartition géré par l’Etat et alimenté par un élargissement du prélèvement sur les recettes publicitaires (CA de 30 milliards d’euros en 2004) » aidera notamment « l’audiovisuel public ». 5% de taxation des recettes publicitaires représenterait 1,5 milliard d’euros. Un « fond de soutien à l’ Expression audiovisuelle citoyenne sera alimenté par une taxe parafiscale sur les chiffres d’affaire des entreprises qui exploitent les ressources hertziennes à des fins commerciales ». Grâce à ces moyens nous « libérerons les médias publics de l’audimat et supprimerons la publicité en trois ans ». Le budget des sociétés sera bien entendu pluriannuel.

L’outil de production de France 3 doit-être développé, pour alimenter les créneaux régionaux tant en ce qui concerne l’information que les programmes et travailler pour le pôle public que nous créérons. « Le recours à des producteurs privés, l’internalisation de la production des émissions de flux et les commandes de production aux petites et moyennes structures indépendantes seront contrôlées par les Conseils d’administration ».Les décrets Tasca doivent-être abrogés. France 3 producteur doit avoir accès au COSIP.

Si nous ne voulons pas aujourd’hui laisser la place à la seule information monopolistique de la PQR et de ses télévisions, l’information régionale doit occuper toute sa place sur France 3.

Des droits d’intervention et de décision des salariés et de leurs organisations dans la gestion des entreprises seront reconnus. Les négociations collectives seront revalorisées et démocratisées par la loi  ; le principe des accords majoritaires en voix sera généralisé. Les CE pourront imposer des moratoires suspendant les décisions controversées et pour faire des propositions alternatives. Les élus disposeront d’un droit de veto suspensif sur les licenciements collectifs. « Le droit des salariés, des syndicats et leur représentation dans les conseils d’administration seront renforcés dans la presse, l’audiovisuel public et privé. Dans le secteur public, la représentation des salariés sera portée à 50%, le président sera élu par le CA sur proposition du CSM et sur présentation du projet d’entreprise débattu par le Conseil ».

« La Constitution actera la création d’un Conseil Supérieur des médias. Sa composition sera tripartite : élus, professionnels et citoyens dans les représentations qu’ils se donnent (syndicats, associations de téléspectateurs) ; son président sera élu par le Conseil sur proposition du président de l’Assemblée nationale. Il assurera les fonctions de l’actuel CSA, du Bureau de vérification de la publicité, et des autorités de régulation (attribution des canaux et des fréquences, élaboration d’une charte de la publicité... Il assurera une mission de mesure qualitative et quantitative de l’audience dont il définira les indicateurs. Il sollicitera le Parlement et rendra compte à des Etats généraux des médias, constitués de professionnels (syndicats, associations...), d’élus de la représentation nationale et de citoyens. Ces Etats généraux seront un espace de dialogue permanent, de suivi de l’activité et du fonctionnement des médias, du respect des conventions ; ils disposeront d’un droit d’interpellation du CSM ou des Conseils d’administration des entreprises publiques, avec information publique de ces échanges ».

Nous nous prononçons pour la création d’un « Pôle public des médias » (France Télévisions, Radio France, RFI, CFI, Euronews, INA, AFP ). Pour l’audiovisuel extérieur, il s’agira de renforcer les coopérations de ces différents acteurs, de redéfinir leurs missions en étendant leur périmètre. Il faudra aussi « étendre leurs missions et renforcer les coopérations à l ?échelle européenne et internationale. Instaurer des coopérations européennes entre services publics pour développer de grands projets industriels de recherche, de coproductions et d’échanges culturels par le biais des cahiers des charges votés par la représentation nationale sur proposition du CSM après consultation des Etats généraux. Cela suppose de remettre en cause les critères de Maastricht et de transformer le rôle de la BCE. » L’attelage hybride de France 24 (public/privé) doit devenir entièrement public comme le proposait d’ailleurs l’ensemble des groupes parlementaires au sein de la Commission Rochebloine.

4 - La lutte contre la précarité

Question concernant les pigistes

Vous engagez-vous, si vous êtes élu(e), à faire respecter le Code du travail et la Convention collective nationale des Journalistes pour les quelque 6000 journalistes professionnels rémunérés à la pige (c’est à dire non pas sur la base d’un salaire mensuel, mais d’un salaire à la pièce : article, photo, dessin, de presse), travaillant pour l’ensemble des entreprises de presse écrite et de l’audiovisuel ?

C’est le 3e de mes 15 engagements « Pour une autre politique à gauche ». Un plan pluriannuel de résorption de l’emploi précaire sera mis en place dans le public comme dans le privé. Le CDI sera la norme et sera progressivement sécurisé. Un salarié à temps partiel aura droit à transformation de son contrat en plein temps au même salaire horaire. Nous accompagnerons l’insertion professionnelle des jeunes vers un emploi durable. Une modulation des cotisations chômage des employeurs pénalisera ceux qui précarisent. Les pigistes doivent se voir payer leurs papiers à la commande et sur la base d’un temps de travail concernant préparation, enquête, reportage et traitement avant diffusion.

Question concernant les correspondants locaux de presse ?

Vous engagez-vous à mettre fin au détournement de la loi du 27/1/93 concernant les correspondants locaux de presse (CLP), lorsque l’activité professionnelle de ces derniers est assimilable à celle de journalistes ? De nombreux CLP, qui n’ont pas d’autre source de rémunération, ne bénéficient en effet d’aucune couverture sociale. Ils sont considérés comme travailleurs indépendants, et obligés comme tels de payer leurs propres charges lorsque leurs revenus annuels dépassent 15% du plafond de la Sécurité sociale. Ils devraient être salariés des journaux quotidiens qui ont recours à leurs contributions, et rattachés comme tels à la Convention collective nationale des Journalistes.

D’une manière générale, l’utilisation abusive du statut de CLP à d’autres fins que la collecte d’information de proximité relative à une seule zone géographique déterminée est une cause importante de précarité dans plusieurs formes de presse régionale. Elle entretient un taux de chômage élevé chez les journalistes et compromet l’entrée dans la profession de jeunes diplômés des écoles de journalisme.

Effectivement, il faut en revenir pour eux à la définition ,des textes concernant votre statut : est journaliste celui qui accomplit cette profession.

Question concernant l’utilisation abusive des stagiaires

Le SNJ constate que, comme dans bien d’autres secteurs professionnels, les abus d’utilisation des stagiaires au sein des rédactions s’accroissent année après année. Les stagiaires d’écoles de journalisme agréées par la profession font l’objet d’un cadre contractualisé paritairement qui n’est déjà pas toujours respecté. Mais une grande partie des stagiaires n’est pas issue des écoles de journalisme. Ce sont surtout de simples étudiants auxquels les employeurs de presse écrite ou audiovisuelle ont recours abusivement, lors de stages non rémunérés, non accompagnés de tuteurs, en lieu et place de journalistes professionnels, parfois durant de fort longues périodes.

Face à ces abus, de quelle manière vous engagez-vous à améliorer le cadre législatif du stagiaire en entreprise ?

Le Statut des stagiaires « fera l’objet d’un examen afin qu’aucun stage ne remplace un emploi.. Les stages seront réglementés. Ils doivent-être rémunérés au salaire minimum sans se substituer à des emplois. Une loi d’orientation pour la jeunesse permettra d’accompagner les jeunes dans leur diversité de situation ». L’engagement numéro 3 de mes propositions précise : « Les rémunérations des stagiaires seront protégées ». L’inspection du travail sera renforcée.

Marie-George Buffet

reçu le 10 Avril 2007

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