Internet, multimédia, convergence

Tous ensemble et dans un même mouvement, les patrons ne jurent plus que par Internet et les médias électroniques pour « sauver » leurs entreprises. Au nom de la convergence des médias écrits et audiovisuels, on impose aux journalistes, sans négociation, au mépris de leurs contrats de travail et de la convention collective, d’être polyvalents, plus productifs, plus flexibles, et de travailler sur plusieurs supports sans contrepartie.

A La Tribune, les journalistes apprennent à la réunion de rédaction du matin s’ils vont travailler sur papier ou sur site. Libération envisagerait de réduire ses coûts en passant en édition électronique. Au Parisien, les 35 heures sont remises en cause et les SR menacés de disparition. A La Dépêche du Midi, on restructure en terme de groupe et non plus de titre, et on ouvre les pages du journal aux internautes. Les journalistes de Ouest-France s’opposent à un refus de négociation sur les nouvelles pratiques multimedia. La nouvelle chaîne France 24 va mettre en œuvre une communauté de blogueurs, équivalents des correspondants locaux de presse (CLP)... Chargé par le Premier ministre d’un rapport sur Internet dans la presse, Marc Teissier, ancien président de France Télévisions, s’interroge notamment sur l’opportunité présentée par les patrons d’étendre le « statut » de CLP aux nouveaux médias.

La révolution numérique est bien en marche et il y a lieu d’être très vigilant. Le SNJ doit être partie prenante de cette mutation en cours, et faire entendre sa voix en réponse au discours patronal. Notre syndicat compte bien rappeler le rôle et les spécificités des journalistes, quel que soit le support sur lequel ils travaillent. Il veut éviter les tentatives du patronat de remettre en question notre métier et les textes qui le régissent. Il considère au contraire que cette évolution doit être une chance de réaffirmer notre exigence de qualité.

Dans cette optique, le SNJ a ouvert un large travail, qui commence par un état des lieux. L’objectif est d’établir au plus vite un « vade-mecum » à partir de cette base, pour que chacune de nos sections soit à même d’imposer des négociations et de porter des revendications professionnelles dans son entreprise.

Merci de répondre très rapidement au questionnaire suivant :

a. Existe-t-il un site web dans votre entreprise, ou un projet de site ?

b. Si oui, sous quelles formes ? Y a-t-il une équipe de journalistes dédiée ? Avec quels statuts ?

c. Existe-t-il un accord de droits d’auteurs ? De quel type ?

Surtout, racontez tout ce qui se passe chez vous, dans quelles conditions, dans quel climat. Exprimez votre opinion.

Répondez par mail à l’adresse snj@snj.fr si possible avant le 9 janvier 2007, date de la prochaine réunion de la commission « Internet », spécialement mise en place au SNJ. Une commission ouverte à tout militant souhaitant apporter sa contribution. Se faire connaître auprès du siège de la rue du Louvre, ou à l’adresse mail ci-dessus.